Quand j’étais un CowBoy de l’électricité
J’ai démarré mon activité en 2012 sur les « chapeaux de roues »: peu d’expérience, du matériel at minima. Mais ce qui a surement fait que j’en suis arrivé aujourd’hui, c’est la volonté.
Avec le recul, je pense que je ne changerai pas grand chose (peut être une ou deux années en tant que salarié) mais il y a un point que je changerai radicalement: la sécurité.
Car je n’ai pas honte de le dire mais au début, c’était un peu n’importe quoi. Voici ce qu’il en était, et ce qu’il en est aujourd’hui.
Mes débuts d’électricien – cowboy:
Mes premiers chantiers, j’y ai accordé une attention toute particulière au niveau des réalisations (c’est toujours le cas) mais moins au niveau de la sécurité.
Pour toute sécurité, je n’appliquai qu’une simple coupure générale au niveau du disjoncteur de branchement principal. Ensuite je n’effectuai pas de vérification d’absence de tension et je n’utilisais pas d’outils non isolés pour travailler (quand j’avais fait cette coupure bien entendu).
L’habilitation électrique? Elle n’était pas à jour et datait de mes précédents missions en bureau d’étude (Habilitation H0).
Pas joli joli tout ça.
J’étais jeune et plein de bonne volonté, mais pas entièrement conscient du danger.
Une prise de conscience progressive:
Je me rappelle de mes premiers pas en roller par exemple, vers mes 12 ans. Je ne savais pas m’arrêter et je fonçais dans les haies ou les pelouses pour amortir la chute. J’en ai refait bien plus tard et j’étais complètement bloqué à l’idée de tomber.
En résumé, quand on vieillit, on devient toujours plus prudent.
Et au niveau de mon activité d’électricien, c’est la même chose. Plus j’ai avancé dans mon métier, plus j’ai pris des précautions.
Pour plusieurs raisons:
- J’ai croisé des électriciens qui avaient pris quelques « châtaignes » comme ils leur plaisaient de dire.
- J’ai assisté à des incidents heureusement sans gravité sur chantier.
- Je me suis retrouvé dans des situations très « border line » – à la limite de l’accident de travail.
- Enfin le fais de devenir père m’a aussi fait prendre du recul.
Aujourd’hui, ma vision de la sécurité au travail:
J’ai pris un virage à 90° au niveau de la sécurité dorénavant. Je réalise mes VAT systématiquement et je porte une attention particulière à mon outillage et à mes EPI.
C’est d’autant plus le cas que je me suis orienté depuis quelques temps dans le photovoltaïque (voir ici un exemple de pose) et j’ai tout le matériel nécessaire aux travaux en hauteur: Longe, casque, harnais, ligne de vie, mousquetons, antichute, points d’ancrage mobiles…
Ces notions de sécurité, aussi bien en électricité que pour le travail sur toiture, résonnent de plus en plus car je développe mon activité pour ne plus travailler seul. Je me dois donc d’être irréprochable au niveau de la sécurité sur chantier.
Conclusion:
Je n’ai pas honte de la dire, j’ai démarré un peu la fleur au fusil côté sécurité.
Il m’a fallu plusieurs années pour prendre conscience des dangers. Mais maintenant, je crois qu’il devrait être interdit de mourir au travail, ça reste pour moi la mort la plus indigne qui soit.
Enfin, je vois que malgré tous les moyens qui sont à notre disposition en tant qu’entrepreneur aujourd’hui, les situations de mise en danger et le non respect des règles de sécurité au travail sont toujours aussi importantes.
Si c’est tout naturellement aux entrepreneurs de se prendre en main, c’est aussi aux clients de s’assurer que leurs prestataires de services travaillent dans les règles de l’art de leur métier mais aussi au niveau de la sécurité.