Interview de Soufiane Nagi, Technicien d’études en électricité
Je vous propose de continuer notre tour d’horizon des métiers de l’électricité, afin de mieux connaître le quotidien de ceux qui les exercent et aussi pourquoi pas de vous donner l’envie de vous reconvertir dans un de ces métiers. C’est au tour d’un jeune technicien d’études de nous parler de son parcours et des spécificités de son métier.
Bonjour, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs?
Je m’appelle Soufiane Nagi, j’ai 30 ans et je suis technicien d’études.
J’ai obtenu un bac +2 en 2015 (BTS électrotechnique) puis un bac +3 en 2019 (Licence professionnelle d’intelligence de la distribution de l’énergie de bâtiment) et depuis, j’ai connu plusieurs expériences dans le secteur de l’électricité, en qualité de technicien d’études en électricité.
Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste le métier de technicien d’études?
Je précise tout d’abord qu’on parle bien de technicien d’études et non de dessinateur-projeteur. Il s’agissait de l’ancienne appellation qui visait uniquement le métier consistant à interpréter la vision d’un chef de projet d’une installation et de dessiner les plans d’implantations.
Aujourd’hui, le technicien d’études fait bien plus que cela. Il gère plusieurs logiciels contre un seul auparavant et fait une étude d’éclairement par exemple, pour voir à quel endroit installer les points lumineux et combien il en faut. Il s’occupe également du dimensionnement des câbles électriques à installer.
Quand le client accepte le devis établit par un chargé d’étude de prix, le dossier est transmis à un chargé de projet qui a toute une équipe (dont un technicien chargé d’études comme moi) pour travailler avec lui.
Plusieurs domaines doivent être étudiés par l’équipe tels que l’installation des courants forts et faibles dans le bâtiment, l’installation de sécurité incendie, l’installation anti-intrusion et la vidéosurveillance et enfin l’installation du contrôle d’accès.
Quel parcours avez-vous suivi avant d’occuper ce poste?
J’ai suivi un parcours assez cohérent puisque j’ai commencé dans une petite entreprise, un pieuvriste qui est un bureau d’études et une usine de fabrication. Ensuite, j’ai travaillé chez Brunet, un constructeur de logements et je suis dorénavant chez SPIE, dans le tertiaire, depuis 4 ans.
Je travaille donc maintenant sur des projets de constructions de bâtiments de banque, de collèges, etc. qui nécessitent de plus grosses puissances électriques.
Les enjeux financiers sont également importants puisque les projets s’établissent en général autour d’un million d’euros.
Dans le métier, le mieux est ensuite de travailler dans le nucléaire (production d’électricité et son transport), mais c’est très sélectif et donc difficile d’y parvenir.
Quel est votre rythme de travail?
Je travaille sur ordinateur et je manie plusieurs logiciels. J’ai des journées chargées avec des horaires de bureau en semaine.
Qu’est ce qui vous déplaît ou que vous aimeriez améliorer dans votre métier?
Depuis que j’ai commencé à exercer, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de femme dans le métier, ce que je trouve dommage (au même titre que sur les chantiers ou on trouve peut d’électricienne dans le BTP).
Pourtant, mon employeur essaye d’embaucher des femmes, sans succès.
Je pense que cela ferait du bien à la profession d’avoir un peu plus de mixité, pour le bon équilibre des équipes.
Que diriez-vous à un jeune qui se destine au métier de technicien d’études en électricité?
Le métier est exigeant puisqu’il faut avoir le souci du détail. La moindre erreur peut coûter des dizaines de milliers d’euros de perte. Il faut également aimer l’électricité évidemment.
Dans un grand groupe comme celui pour lequel je travaille, tout est bien organisé pour accueillir les jeunes. Ils commencent par faire de petites choses pour assumer petit à petit davantage de responsabilités. Ils apprennent aux côtés des autres.
Conclusion:
Merci à Soufiane de nous avoir fait découvrir son métier qui fait partie des nombreuses possibilités pour travailler dans le secteur de l’électricité, sans être sur les chantiers.