Panneaux solaires : autoconsommer ou revendre ?
Quand on envisager l’installation de panneaux solaires, on se pose souvent la question de la façon de rentabiliser l’opération. Pour cela, 2 solutions existent : autoconsommer son électricité pour alléger sa facture ou bien revendre sa production à EDF. Voici dans cet articles les avantages et inconvénients de chaque solution ainsi que les conditions à respecter.
L’autoconsommation totale
Premier modèle économique pour rentabiliser sa production : l’autoconsommation totale. C’est le modèle le plus simple à comprendre, sans doute le premier qui nous vient à l’esprit quand on pense aux panneaux solaires.
L’autoconsommation consiste à consommer soi-même l’électricité produite par ses panneaux solaires. L’électricité issue des panneaux va être utilisée pour alimenter les circuits électriques de votre logement. Le surplus d’électricité produite que vous ne consommez pas sera cédée gratuitement sur le réseau public. C’est l’un des inconvénients de ce modèle, il ne vous permet pas de vendre l’excédent de votre production d’électricité à EDF.
Il n’y a donc pas d’intérêt à produire « trop » d’électricité. L’autoconsommation est surtout destinée aux petites installations photovoltaïques inférieure ou égale à 3 kWcrête. Au-delà, il serait plus pertinent d’envisager un autre modèle vous permettant de vendre votre surplus d’électricité. Ce modèle est par exemple parfait pour une petite installation dimensionnée pour couvrir uniquement son talon de consommation.
Avantages
Avec une petite installation en autoconsommation installée soi-même, il est assez simple et peu couteux d’effacer totalement son talon de consommation. La rentabilité sera rapide (entre 3 et 6 ans) mais les économies générées seront généralement assez faibles (entre 100 et 300 € par an).
Enfin, vous serez éligible à la prime d’autoconsommation de l’État si vous confier l’installation à un professionnel. Voici les montants en octobre 2024 :
- 260 €/kWc pour une installation ≤ 3 kWc
- 190 €/kWc pour une installation ≤ 9 kWc
Inconvénients
L’autoconsommation totale est un modèle qui a aussi des inconvénients. Le premier c’est de ne pas pouvoir revendre son électricité. Tout ce que vous produirez en surplus sera réinjecté gratuitement sur le réseau. Cela n’incite donc pas à installer une grande puissance crête et limite donc ce modèle aux petites installations. Et comme nous l’avons vu, qui dit petite installation dit aussi petites économies. Même si la rentabilité sera souvent excellente, le gain réalisé sera de l’ordre de 10 à 20€ / mois sur votre facture d’électricité. Cela ne vous changera donc pas la vie d’un point de vue financier.
La vente totale
À l’opposé de l’autoconsommation, il existe le modèle de la vente totale. Il s’agit du modèle historique du photovoltaïque. C’est simple, toute votre production est vendue à EDF sans alimenter votre maison. Voici les 2 conditions pour bénéficier de cette formule :
- la pose des panneaux doit se faire sur un bâtiment,
- et l’installation doit être réalisée par un professionnel RGE.
Vous signez alors avec EDF OA un contrat d’obligation d’achat de votre électricité à un tarif garanti sur 20 ans, subventionné et garanti par l’État. Ce tarif (bien inférieur à celui de l’électricité vendue par EDF) est actualisé tous les trimestres et indexé sur l’inflation.
Exemple concret en octobre 2024 :
- En vente totale via un contrat EDF OA, le tarif est 0,1430 € / kWh pour une installation de maximum 3 kWcrête et 0,1215 € / kWh pour une installation de maximum à 9 kWcrête
- À l’achat, le tarif de base réglementé chez EDF est de 0,2516 € / kWh environ
Et c’est bien là l’inconvénient majeur de ce modèle : vous vous engagez à revendre à EDF l’électricité que vous produisez à un prix bas sans en profiter pour votre consommation personnelle. En vente totale, EDF achète votre électricité moitié moins que celle qu’elle vous vend ! Vous vous retrouver à produire de l’électricité pour la revendre moins chère que celle que vous achetez…
La vente totale n’est donc absolument pas une solution pour lutter contre l’augmentation du prix de l’électricité. Au contraire, plus le prix de l’électricité augmente, moins la vente totale s’avère rentable…
Ce modèle économique de la revente totale a peu d’intérêt pour les particuliers. Il s’adresse plutôt aux très grandes installations solaires dédiées qui ne consommeraient de toute façon pas l’énergie qu’elles produisent. Il peut également être pertinent pour une résidence secondaire dans une région ensoleillée comme le Sud de le France par exemple.
Quand vous vendez et injectez votre production sur le réseau, l’électricité va toujours au plus court. Elle sera donc en priorité utilisée pour alimenter votre maison ou celle de vos voisins. Donc même si vous le ne verrez pas sur votre facture, en vente totale aussi vous autoconsommez une partie de l’énergie que vous produisez.
L’autoconsommation + revente du surplus
À la croisée des chemins entre autoconsommation totale et revente totale, il existe un 3ème modèle économique plus récent : l’autoconsommation avec revente du surplus. Ce modèle hybride vous permet donc à la fois d’autoconsommer votre électricité, tout en revendant ce que vous ne consommez pas à EDF.
Il faut voir ce modèle comme un « débridage » du modèle d’autoconsommation totale. En autoconsommation, il est en effet impossible de revendre son électricité non consommée, ce qui incite donc à ne pas installation une trop grande puissance crête. Avec ce modèle hybride, on peut tout à fait envisager une plus grande installation puisque la revente de l’excédent de production est possible.
Contrairement à l’autoconsommation totale qui est surtout un modèle intéressant pour produire juste de quoi effacer son talon de consommation, ici on peut envisager de produire plus d’électricité pour alimenter ses autres postes de consommation ponctuelle (électroménagers, ballon d’eau chaude, éclairage etc…).
Avantages
Ce nouveau modèle économique apparait comme le meilleur des 2 mondes entre autoconsommer et pouvoir revendre son surplus. En autoconsommation avec revente du surplus via un contrat EDF OA, le tarif de rachat en octobre 2024 est de 0,1276 € / kWh pour une installation de maximum à 9 kWcrête. Ce qui est sensiblement le même prix qu’en vente totale (0,1430 € / kWh jusqu’à 3 kWcrête et 0,1215 € / kWh jusqu’à 9 kWcrête)
L’obligation de passer par un professionnel pour l’installation vous permet aussi de bénéficier de la prime à l’autoconsommation et de vous assurer de la qualité de la pose.
Enfin en autoconsommant, vous bénéficiez d’une protection contre l’inflation et l’augmentation très probable du prix de l’électricité dans les années à venir.
Inconvénients
Contrairement à l’autoconsommation totale, ici vous devrez obligatoirement passer par un professionnel RGE pour pouvoir revendre votre électricité à EDF. Impossible donc de réaliser des économies en installant soi-même ses panneaux solaires. De plus, l’installation devra obligatoirement être réalisée sur un bâtiment. L’option de la pose au sol est donc impossible.
Administrativement, une déclaration préalable de travaux en mairie sera nécessaire puisque vos panneaux devront être posés sur un bâtiment, donc à une hauteur supérieure à 1,80m. Vis-à-vis d’Enedis (ou de votre gestionnaire de réseau local), une demande de raccordement au réseau est également obligatoire pour les particuliers qui souhaitent vendre leur électricité.
Enfin, vous devrez aussi faire une demande d’attestation de conformité électrique au Consuel. Le Consuel est l’organisme officiel qui certifie la conformité de l’installation électrique dans nos logements. Concernant l’instruction de la demande, votre installateur pourra s’en charger dans la plupart des cas, mais vous pouvez aussi vous en chargez vous-même.
Au total, prévoyez un délai total de 3 à 6 mois maximum pour pouvoir mettre en service installation.
Enfin fiscalement, en dessous de 3 kWc, vos revenus issus du photovoltaïque sont exonérés d’impôts. Mais au-delà de 3kWc, ils devront être déclarés et seront imposés à l’impôt sur le revenu. Pour éviter toutes ces démarches et l’imposition sur la revente, de nombreux ménages préfèrent opter pour le modèle de l’autoconsommation totale.
